Ô mon grain de folie, que tu m’es nécessaire,

Car sans toi la sagesse aurait un goût austère,

Pire encore je l’avoue : Elle serait accablée

Par de roides conventions aux traits ankylosés.

Bien sur, je te veux doux dans ton extravagance,

Tel un petit piment qui signe son existence

Par des souffles éclectiques dont j’aime à me vêtir,

Pour que ma peau frémisse d’un ineffable plaisir.

Un rien nous divertit un peu comme la bulle d’air

Qui s’esclaffe sans raison de sentir légère

Dans une cape rieuse explosant de malice,

Dont il serait dommage de bouder les délices.

Si quelques larmes m’affectent, tu ne trépignes point

Laissant tous les flots lourds envahir mon chagrin,

Mais quand il se déleste du poids de ses ombrages

Tu renais comme un phare aux pétillants adages.

Que nous soyons jumeaux me semble bonne hypothèse

Car nous sommes fusionnés depuis ma tendre enfance,

Et si les cœurs aigris en ressentent un malaise,

Leurs mimiques renfrognées sont des mannes en substance…

Illustration: « Fractal Dance of Joy», Gunsan

http://gunsan.deviantart.com/